Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Une nuit au mouillage

Baie de Hann, Dakar, Sénégal - Nuit expérimentale : capot de pont ouvert pour essayer de compenser la chaleur liée à l'absence de vent dans la journée. La moustiquaire a été installée auparavant. Rien de plus simple : un carré de tissu légèrement plus grand que le capot, à la périphérie duquel sont cousus dans l'ourlet des petits plombs qui, disposés à l'extérieur du cadre maintiennent la moustiquaire en place.

On le met en place de l'extérieur, sur le pont, après avoir ouvert le capot. Un système très efficace qui démontre une fois de plus le sens pratique des marins. Bien sur, malgré sa simplicité apparente, le système est plus complexe à mettre en œuvre qu'il n'y paraît, car la gravité fait que l'ensemble à une fâcheuse tendance à tomber à l'intérieur. Si cela se produit il faut malheureusement faire le tour par l'arrière pour redescendre à l'intérieur de la cabine située à l'avant, récupérer l'objet et refaire le parcours en sens inverse.

Sur Zéro, l'opération est un mixte de marathon, compte tenu de sa taille, et de parcours du combattant, compte tenu que c'est un bateau. Pour éviter cela, il faut utiliser la totalité des moyens disponibles, c'est à dire les mains, les pieds et les coudes pour maintenir simultanément en place les coins et les côtés, pendant que du menton, on rabat légèrement le capot afin que les charnières coincent tout le système en place. Cette technique nécessite un minimum de souplesse et de dextérité mais heureusement tous les organes nécessaires font normalement partie de l'équipement standard du marin subtropical et sont même assez performants, surtout les coudes... Après quelques essais, et donc l'équivalent d'un demi-marathon encombré de bouts, d'amarres, d'écoutes, de drisses, de winches et accessoires d'accastillage divers, l'installation est en place et laisse présager une nuit de repos paisible et réparatrice.

En réalité, la moustiquaire permet de profiter à la fois de l'air chaud du dehors, et de la musique folklorique jusqu'à une heure avancée (euphémisme) de la nuit. Il semble bien que les chants et les rythmes lancinants des djembés proviennent du village des pêcheurs. Pourtant ils sont déjà à l’œuvre sur leurs pirogues bien avant le lever du soleil... Décidément le sénégalais a le sens du rythme et de la fête ! La moustiquaire semble efficace. Malheureusement les moustiques sont à l'intérieur de la cabine. Ça doit les énerver de ne pas pouvoir sortir et ils se vengent en me piquant. Mer calme mais nuit agitée. Sans compter les effluves nauséabondes qui arrivent par moment du dehors et que la moustiquaire est impuissante à contenir.

Réveil bien avant l'aube à l'heure du muezzin... Lever normalement avec le soleil. C'est aujourd'hui qu'arrive l'équipe médicale de Voiles Sans Frontières. Nous faisons un grand ménage-rangement à l'intérieur pour faire bonne impression. Bien contents du travail accompli, nous nous préparons à débarquer et en sortant sur le pont, nous découvrons les ravages causés par une horde de volatiles qui a du passer la nuit dans la mâture. Le roof et la grand voile sont recouverts de guano. Il ne nous reste qu'à passer à l'action à coup de seaux d'eau et au balai brosse.

Pas toujours rose, la vie de marin...

 

Propos suivant : "L'outillage de bord" 



30/03/2011

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