Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Aéroport de Lyon Satolas Saint Exupery

Départ à l'heure de la maison, mon taxi (Olivier le voisin d'en face) piaffait déjà, quinze minutes avant l'heure prévue, stressé de peur de me faire rater l'avion, alors que j'étais tranquillement en train de vider le frigo grâce à un solide petit déjeuner constitué d'une vieille demi-boulette de gâteau de foies à la tomate fournie par mon tripier favori et d'un reste de choucroute au jarret et saucisse de Francfort. Phase finale de ma préparation gastrique, avant d'affronter les rigueurs de la gastronomie tropicale. Compte tenu de la soirée précédente, j'ai déclaré forfait devant la bouteille de riesling entamée qui fera le bonheur d'Alain mon autre voisin missionné pour écluser les derniers restes. J'aimerais ne pas trouver mon frigo en proie à une explosion foisonnante de moisissures vertes dans deux mois...

En arrivant à la dépose minute de l'aéroport, un coup d’œil sur mon billet électronique m'apprend qu'outre les trois heures d'attente extravagantes imposées par la compagnie compte tenu de l'heure limite d'enregistrement, je devrai faire une heure supplémentaire. Je me suis trompé et nous sommes arrivés une heure trop tôt ! Pauvre Olivier, qui a sacrifié sa grasse matinée du samedi... Du coup, j'ai tout mon temps et je vais tranquillement m’asseoir à proximité du comptoir d'enregistrement. Pour meubler l'attente je décide d'aller y chercher des étiquettes pour mes bagages et c'est ainsi que j'apprends fortuitement l'annulation de mon vol, compte tenu de l'actualité à Tripoli où un vent de révolte populaire aurait causé la mort de plusieurs personnes. Il faut patienter le temps qu'une solution de secours soit trouvée. Qu'à cela ne tienne j'ai tout mon temps et s'il le faut je rappellerai mon taxi ! Finalement une solution est trouvée : il y a de la place sur un vol d'Air Algérie qui part à 13h pour Alger, puis un vol vers Dakar arrivant deux heures plus tard que prévu. Je préviens tout le monde et je réussis malgré la cohue à me faire enregistrer.

Beaucoup de gens sont énervés et c'est un vrai bazar devant le comptoir qui fonctionne sans doute déjà à la mode locale: pas de file d'attente mais un gros conglomérat de chariots à bagages et des passagers qui essaient tous de passer les premiers.... C'est le foutoir, certains sont énervés ; c'est absurde, pour quelques heures de retard alors qu'ils vont parcourir des milliers de kilomètres, voyage qui leur aurait pris des jours entiers il y a seulement quelques dizaines d'années.

Une bouffée d'angoisse en apprenant que la nouvelle compagnie n'autorise que quarante kilos de bagages en soute par passager ; l'hôtesse patauge avec son ordinateur mais heureusement la négociation aboutit au maintien des conditions d'origine. La pesée des bagages me confirme que ma balance électronique du futur est optimiste car ils atteignent allègrement les cinquante kilos ! Heureusement, ça passe sous la pression de l'imminence du décollage et de la nécessité de clore l'enregistrement. Mon sac à dos passe aussi en bagage de cabine après que j'en ai discrètement ôté un livre pour gagner cinq cents grammes. L'hôtesse s'aperçoit qu'elle s'est trompée et recommence tout. Mes cartons ont failli s'arrêter à Alger ; on change les étiquettes et je rafle in extremis les coupons d'enregistrement.

Néanmoins les valises en carton sont considérées comme des bagages spéciaux et je dois passer par le guichet ad-hoc où je me retrouve derrière une véritable montagne de sacs monstrueux qui doivent passer un par un dans les détecteurs. Juste un groupe d'amateurs de planches à voile ! J'arrive à m'insinuer entre deux planches et … heureusement que ça passe sans devoir les ouvrir ! Ultime épreuve le contrôle du bagage cabine où la préposée m'oblige à tout déballer pour passer individuellement les appareils électroniques. Elle s'intéresse particulièrement au bloc de viande séchée mais ouf.... ça passe aussi ; j'en suis quitte pour refaire mon sac ; je sprinte jusqu'à la salle d'embarquement, le duty free sera pour une autre fois et je monte enfin dans l'avion, la dernière rangée, tout au fond. Je devrai attendre pour sortir de l'avion le dernier, mais qu'à cela ne tienne, j'aurai cinq heures d'escale à Alger donc j'aurai tout mon temps. Finalement, j'ai compris pourquoi il fallait que je me présente à l'enregistrement trois heures avant le décollage.

 

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30/03/2011

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