Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Dernier soir, dernière nuit, dernier matin

Vendredi soir, je quitte le bureau vers 18 heures, tout est en ordre, les consignes sont mises au propre. J'avais prévu de terminer tranquillement mes bagages ce soir, mais je dois d'abord faire les courses. Hier soir, j'ai emmené Spike chez Corine et Hervé après une dernière promenade et je me suis bien sur un peu trop attardé ; apéritif, discussions.... Donc ce soir, après un saut à la pharmacie où j'achète un tube de Biafine modèle familial XXL, une dernière commande de dernière minute de Philippe, le skipper le plus rouge d'Afrique de l'Ouest, je file au supermarché Carrefour de Vénissieux où je passe deux heures dans les rayons, à essayer de sélectionner les produits les plus adaptés à nos futures envies et aux conditions de « conservation » que je pressens ; chaud et humide, pas vraiment l'idéal pour les charcuteries et fromages qui s'accumulent dans mon chariot (oui, pour une fois, j'en ai pris un !). J'ai l'impression que je n'arriverai jamais à remplir mes deux énormes cartons mais la limite sera imposée par le poids plutôt que le volume. J'ajoute encore quelques conserves pour faire bonne mesure et je décide que c'est fini. J'ai tout trouvé, y compris la ficelle, le scotch et les piles.

Sur le chemin du retour, par la magie du téléphone portable,  arrive une invitation à boire une dernière bière à Jonage avant le départ, étoffée d'une proposition de casse-croûte bien séduisante. Qu'à cela ne tienne j'aurai toute la nuit pour faire mes cartons.

Je rentrerai à la maison après un repas bien arrosé (hermitage et côte rôtie de 1989, rien que ça!) et à trois heures du matin, les deux cartons sont prêts, retaillés, scotchés et ficelés ! J'ai vérifié avec ma balance électronique du futur, on frôle les vingt quatre kilos pour chaque, mais j'ai du laisser un cubi de blanc et les yaourts...

J'ai du mal à m'endormir et je me réveille en sursaut au petit jour, bien avant que le réveil ne sonne. Pire qu'un cauchemar : LE TUBE DE BIAFINE. Bien emballé dans sa boîte en carton, elle-même dans son sachet, il est resté sur la table de la salle à manger, avec les médicaments que je garderai avec moi dans l'avion, au cas improbable où mes bagages se perdraient. Mais je suis sur que le format XXL est incompatible avec le plan Vigie-pirate, trop gros pour être accepté en bagage accompagné. Je suis bon pour ouvrir un des cartons. Ce qui veut dire défaire les ficelles, couper le scotch et tout recommencer. Mais je n'ai pas le choix. Je fais ça le plus proprement possible en me demandant pourquoi je n'ai pas gardé l'opération de fermeture pour la dernière minute, et lorsque j'ai enfin terminé, je regarde pensivement le couteau qui m'a servi à couper proprement le scotch. Il est hors de question d'essayer de le passer dans mon sac à dos. Et sur un bateau c'est quand même indispensable, un couteau. Bon.... je ré-ouvre une deuxième fois et je le glisse à l'intérieur par une petite fente. Re-scotch et re-ficelle.

Je termine en remplissant à ras bord le sac à dos que je conserverai avec moi dans l'avion : le fourbi électronique (ordinateur portable, appareil photo, lecteur de musique mp3, un chargeur solaire, tous les chargeurs secteurs – un par appareil – et tous les câbles et adaptateurs nécessaires), quelques livres, les papiers (billets d'avion, passeport, livret de vaccination, argent), les médicaments, les lunettes de soleil et une paire de lunettes de secours. Il ne reste pas beaucoup de place pour la garde-robe. Pas le choix... j'opère une sélection draconienne : outre les vêtements que je porte sur moi, je garde trois t-shirts, deux shorts, un caleçon, une paire de sandales et un bob. Pour deux mois, ça devrait aller ?

Le temps de prendre une douche et de déjeuner, ça sera l'heure de partir. Aussitôt dit, aussitôt fait. Et je m'aperçois que j'ai aussi oublié la trousse de toilette et la serviette. Hors de question de ré-ouvrir un carton pour y glisser la trousse donc j'élimine les tubes et les flacons (dentifrice, shampoing et autres produits civilisés) qui pourraient poser problème à l'aéroport. Je réussis à faire entrer dans le sac à dos la trousse qui ne contient plus que ma brosse à dent et un savon, et une petite serviette. Il est plein à craquer. Mais une petite poche latérale qui avait échappé à mon attention me permet de caser encore un bloc de viande séchée sous vide, souvenir de noël à la montagne, que j'avais gardé spécialement et qui devrait faire notre bonheur durant la traversée. C'est du bœuf alors j'espère que je ne tomberai pas sous le coup des lois coraniques mais il est hors de question de ré-ouvrir un carton et ça serait vraiment dommage de ne pas l'emporter. Alea jacta est.

 

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30/03/2011

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