Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

C’est dimanche, donc on se repose… On déjeune, on écrit des cartes postales et des blogs, on va en ville. C’est dimanche, tout est fermé, sauf les pubs. Alors on va au pub. Malheureusement les connexions internet ne fonctionnent pas. Donc on traîne en attendant l’arrivée de Maud, notre nouvelle équipière, qui arrive par le train du dimanche. C’est une phase délicate parce qu’il faut arriver à se reconnaître. Et surtout, c’est angoissant parce qu’on se demande sur qui on va tomber…

Et pour elle aussi bien sur ! Encore plus, probablement, puisqu’elle arrive seule, avec la perspective de devoir s’intégrer à un équipage constitué.

Comme il n’y a qu’une gare, un quai et un train, on ne risque pas trop de se louper.

Je cherche une fille sportive, en veste de quart, et sac à dos. Personne n’a le profil et tout le monde passe en nous ignorant. Pourtant on est reconnaissables avec nos vestes rouges… Ah ! Finalement, voilà une grande fille blonde qui vient vers nous habillée en doudoune et tirant une valise à roulettes. Pas vraiment le look marin, mais elle a quand même un sac à dos, l'air sportif et elle est bien souriante alors ça devrait aller !

On l’emmène au bateau poser ses affaires et on reviendra en ville après. C’est un sacré changement pour Laurence et moi. On s’était bien habitués à vivre à deux sur ce grand bateau. Là on va d’un coup friser la surpopulation !

Maud déballe ses bagages pleins de trésors. Un convertisseur 24V/12V neuf, un saucisson, un reblochon, une bouteille de bordeaux !... Pour la remercier, on l’emmène faire les courses au supermarché qui est ouvert jusqu’à vingt heures (c’est dimanche, en semaine c’est minuit !). On fait des courses, des vraies cette fois parce que maintenant on sait que dans les îles on ne trouvera que le basique. Et on s’offre un vrai repas écossais. Coquilles saint jacques, hamburger de scottish beef et surtout un extraordinaire dessert : le triffle. Un saladier rempli de jelly rose, dans laquelle barbotent des biscuits et des framboises, le tout recouvert d’une épaisse couche de crème à la vanille (custard) saupoudrée d’une multitude de petits grains multicolores qui craquent sous la dent. Normalement c’est pour deux, mais on le prend avec trois spoons et pourtant, on n’arrive pas à finir ! Terrible !

En rentrant sur Zérø, nous sommes soulagés de constater que le dessert inoubliable mentionné par le routard n’est pas celui que nous venons de déguster, mais le cranachan. Nous n’avons pas encore épuisé toutes les ressources de l’Ecosse. Vivement la suite !