Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Mardi 23 septembre 2014. Le port d'Akranes, troisième ville d'Islande.

Départ de Reykjavik pour une courte étape en direction du nord. La météo annonce du vent et nous nous contenterons sagement d'un saut de puce jusqu'au prochain port. Après une courte traversée à la voile, le mouillage envisagé pour casser la croûte n'est pas suffisamment abrité de la faible houle d'ouest et s'avère insupportablement rouleur. Nous filons sans demander notre reste, la mer se creuse et le vent forcit. Au près, on réduit et on prend notre mal en patience. Le secteur est mal pavé. Les hauts fonds lèvent de longues déferlantes. Loin au large, les vagues se brisent sur des récifs dans des gerbes d'écume qui jaillissent à plusieurs mètres de haut. On comprend pourquoi tant de navires ont terminé leur existence sur les côtes islandaises.

Arrivée sans histoire au port d'Akranes qui nous offre une place magnifique sur un long ponton flottant. Les locaux sont plutôt sympa : le capitaine de port vient nous accueillir, met la main à la pâte pour nous aider à amarrer ZERØ et nous offre une belle morue ; de nombreux curieux viennent observer ZERØ de près ; ils ne doivent pas voir tous les jours arriver des voiliers. Plusieurs montent à bord dont un passionné qui consacre son temps de loisir à entretenir et faire visiter le phare du coin. Bien entendu, on est invités.

Mercredi, réveil vers 2 heures du matin. Le vent s'est levé dans la nuit, prélude à une journée musclée annoncée par le bulletin météo. En prévision nous avons évité le mouillage au fond d'un fjord pour aller nous coller au port. Akranes, « agréable ville » si l'on en croit le « lonely planet ». De deux choses l'une, soit ce guide est vraiment nul, soit il faut s 'attendre au pire pour la suite de notre périple. Akranes c'est une cimenterie désaffectée, des usines à poisson nauséabondes, un port léthargique , deux cafés-bars au design années 60, 100% formica, des lotissements et des immeubles au carré type HLM. Aucun intérêt a priori. Évidemment il y a quand même deux piscines et la moindre pelouse héberge une forêt de coprins chevelus (c'est pas des beatniks, c'est des champignons). On en profite pour une petite récolte. D'après nos informateurs le coprin est très comestible (on le savait) mais la consommation d'alcool au cours du repas serait formellement déconseillée... Serait-ce la raison pour laquelle les Islandais ne les ramassent pas ?

Le vent monte progressivement. ZERØ est collé au ponton et accuse une bonne gîte. On a beau être au port, on a l'impression de faire du près ; le thé est en pente et les tasses traversent la table du carré. On est mieux là qu'au mouillage. Mais ça empire et on atteint les trente cinq nœuds réguliers dans la matinée, rafales à plus de quarante. Il ne pleut pas mais le ciel est bien gris et ça souffle ! La mer s'agite et on tape de plus en plus contre le ponton, heureusement protégé par une poutre en bois et des pneus. On prend notre mal en patience. Il pourrait pleuvoir... ou neiger !...

Naviguer à la voile en Islande est LA préparation idéale pour celui qui envisage une première du Cap Horn en Optimist.



29/09/2014

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