Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Mercredi 24 septembre 2014. Cascade de Glymur.

Randonnée incontournable vers la plus haute cascade islandaise du monde. Trois quarts d'heure de marche depuis le parking. Une aimable plaisanterie, la promenade familiale du dimanche après-midi.

Le fjord Hvalfjördur échancre profondément la côte, quelques kilomètres au nord de Reykjavik. Dans son prolongement, le sentier chemine au fond d'une large vallée glaciaire au milieu de vertes prairies saupoudrées de moutons aux longs poils qui broutent paisiblement. Les bords se relèvent progressivement en courtes falaises noires. Une jolie rivière serpente le long de ce paysage champêtre. Au loin l'eau scintille en bondissant entre les escarpements tapissés de verdure. Ou peut bien se cacher cette fameuse cascade ? Le sentier est facile. Surtout si tu as pensé à t'équiper de chaussures bien étanches. Pas de problèmes de sécheresse par ici. Tu patauges dans les flaques et tu franchis des ruisseaux, bref, tu ne t'ennuies pas. Le paysage est charmant.

Tiens, le sentier entre dans une grotte. Ça descend dans le noir, tu tâtonnes, une grande ouverture offre une vue imprenable sur le torrent. Ça tourne. Voici la lumière et là, changement de décor. En réalité tu viens de changer de planète.

Ça commence par la traversée d'un torrent soudain beaucoup moins débonnaire. A gué bien sur ; d'abord en marchant sur des pierres à demi immergées dans le courant. Si tu as choisi des chaussures de randonnée modèle taille basse, c'est une grosse erreur ; tu recules de trois cases et tu passes un tour.

La deuxième partie du gué se franchit sur un tronc d'arbre mouillé que l'on pressent plus glissant qu'une savonnette à l'huile de phoque. Heureusement un câble tendu d'une rive à l'autre permet d'assurer tant bien que mal son équilibre.

De l'autre côté, le sentier se relève brutalement. Au fur et à mesure que ton souffle s'accélère tu prends conscience de la potentielle verticalité des choses. Crapahut. Ça se relève encore. Heureusement ils ont mis des cordes. Tu redescends au fond d'un ravin pour franchir un ruisseau. Heureusement là aussi il y a des cordes. Ça remonte sec de l'autre côté. Enfin disons plutôt « raide » parce que question sécheresse, la mousse commence déjà à s'installer dans les plis du K-way.

Et là... au débouché d'un petit promontoire, la vue se révèle sur la cascade. Une faille invraisemblable entre deux murailles vertigineuses. Des rochers noirs, tapissés de mousse. L'eau qui jaillit du haut des falaises,  se vaporise, décrit une courbe majestueuse dans un fracas de fin du monde. Absolument surnaturel.

Le sentier continue à monter jusqu'au sommet où l'on peut franchir la cascade à gué. Spectacle probablement extraordinaire mais il se met à pleuvoir et la lumière baisse. Demi-tour avant de se faire attaquer par une bande de gobelins en maraude. Retour au bateau, transis de froid et d'humidité, mais encore stupéfaits de cette vision incroyable.

L'Islande est la dernière étape avant d'aller randonner au pays de Mordor.

 

 



30/09/2014

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