Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Archipel du Cap-Vert, du 11 au 15 mars 2011

 

En mer, vendredi 11 mars 2011 entre Dakar et Cabo Verde 

 

 

Nous avons repris le rythme de quarts adopté lors de notre traversée vers Madère en septembre dernier. Sandra et Stéphane assurent le début de nuit, Philippe le matin et moi entre les deux. Donc normalement de deux heures à cinq heures. Mais rien n'est figé et on peut déborder dans un sens ou un autre. Philippe et moi sommes amarinés, et j'ai la chance (?) de pouvoir passer instantanément du sommeil à la veille. Cela ne me pèse donc pas trop de fractionner mon sommeil. C'est aussi le moment propice pour regarder les étoiles, qui m'ont toujours fasciné. D'autant plus que le voyage vers l'hémisphère sud provoquera progressivement l'apparition de nouvelles constellations dans le ciel nocturne.

 

  

Au près

 

La nuit est fraîche car nous naviguons au près depuis Dakar, ce qui n'est pas la meilleure allure pour Sandra et Stéphane qui ne sont pas encore amarinés. Ils ont pris courageusement leur quart mais ne sont pas très vaillants. Sandra dort et Stéphane négocie avec son estomac. Toubab, pareil...

 

Pas bien...


 Le pilote automatique gère notre trajectoire, probablement mieux que si nous barrions. Je somnole à moitié, assis dans le cockpit à l'arrière du bateau, à l'abri du vent. Régulièrement je fais un tour d'horizon pour m'assurer qu'aucun autre bateau ne coupe notre route. Au moment où je me rassois, un objet tombe du gréement et me heurte en pleine poitrine. J'ai le souffle à moitié coupé par le choc. Heureusement la veste de quart m'a protégé. Il me semble que c'est une pièce d'accastillage, peut-être une des poulies situées à l'arrière de la grand voile, sur les bosses de ris. J'allume ma frontale pour essayer de retrouver l'objet qui a du terminer sa course au fond du cockpit. Surprise et soulagement. C'est un poisson volant d'une vingtaine de centimètres. Mille sabords, j'ai reçu sans sommation un exocet en plein cœur. Le pauvre est encore plus sonné que moi. Je le remets à l'eau en espérant qu'il puisse continuer sa vie de poisson. Il brille mais n'est pas doré, simplement argenté, classique. Il n'a rien dit et je n'ai pas droit à trois souhaits. Tant pis.

En fin de journée, nous arrivons sur une zone où la mer est comme bouillonnante, très agitée avec de courtes vagues dans tous les sens. Peut-être une zone de hauts fonds qui perturbent les courants et la houle.

 

Pas bien non plus...


 Cette traversée s’annonce moins confortable que les précédentes. Donc moins agréable. Mais ce n’est sans doute que provisoire, le temps de rejoindre l’archipel du Cap Vert. Pour le moment nous faisons route plein ouest et l’alizé de nord-est nous arrive par le côté. Compte tenu de la vitesse du bateau, le vent apparent se décale et nous avançons au près ou au bon plein. Nous retrouverons des vents plus favorables quand nous ferons route au Sud vers le Brésil.

 

 

En mer, samedi 12 mars 2011 entre Dakar et Cabo Verde

 

Vers quatre heures du matin j'aperçois les lumières de Praïa sur l'île de Santiago, la plus grande de l'archipel et un halo lumineux plus au nord est qui doit être l'île de Maïo.

 

Je suis réveillé par un grand soleil qui entre à flot dans la cabine. Nous sommes en vue de l'île de Fogo et son volcan, dont la dernière éruption remonte à soixante ans en arrière. C'est le point le plus élevé de tout l'archipel, culminant à près de trois mille mètres. Ce qui fait qu'on la voit de loin. Nous devons contourner l'île pour atteindre Brava située à l'extrême sud-ouest de l'archipel, et qui est la plus petite des îles du Cap Vert.

 

L'île de Fogo

 

Lorsque nous arrivons en fin d'après-midi dans le petit port de Furna il n'y a qu'un seul voilier au mouillage. Nous nous installons à côté et comme lui nous allons poser une amarre à terre avec l'annexe.

 

Zéro à Brava


Un local nous accueille et nous aide spontanément, ce qui fait toujours bien plaisir. Il se prénomme Alberto et semble disposé à nous fournir tous les renseignements dont nous avons besoin. Pour l'instant il m'a confirmé deux points importants : la bonne procédure est d'effectuer les formalités administratives d'arrivée sur l'île de Fogo, ce qui ne nous arrange pas du tout, et il est possible de se procurer des langoustes par son intermédiaire. Nos voisins sont des espagnols qui naviguent dans l'archipel depuis plusieurs moi et qui sont maintenant parfaitement intégrés à la vie locale. Ils parlent portugais mieux que les Capverdiens, d'après Alberto, qui lui même parle parfaitement le français. Heureusement.

 

Discussion avec Alberto

 

Dîner et coucher de bonne heure pour récupérer de nos premières nuits de navigation. Stéphane retrouve l'appétit et Sandra continue à dormir.

 

 

Brava, dimanche 13 mars 2011 (Cabo Verde)

 

 

 

Brava, lundi 14 mars 2011 (Cabo Verde)

 

 

 

 

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05/05/2011

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