Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ohé matelot !    Quelques pérégrinations en voiliers

Salvador, mardi 29 mars 2011 (Bahia – Brésil)

 Suite de la journée ; la traversée est terminée, nous reprenons une activité normale...

 

Après avoir offert à Marc et Fanfan un café sénégalais absolument ignoble, que personne n'a pu boire, et échangé les dernières nouvelles, nous convenons de nous retrouver à midi pour déjeuner. Nous avons en effet des obligations administratives à remplir aujourd'hui, et nous sentons bien qu'elles vont nous occuper un moment : douane, port, police...

Dans un premier temps, nous prenons la direction des douches. Je ne suis pas déçu. C'est la première vraie douche depuis trente-huit jours. Je veux dire une douche qui laisse couler une telle quantité d'eau qu'on a la certitude de pouvoir se savonner sans risque. De toute manière j'ai oublié le savon, mais quand même, après trente-huit jours, c'est agréable. Nous enfilons des tenues propres et présentables pour nous présenter convenablement devant les services de l'immigration et nous nous mettons en route pour le grand marathon des formalité administratives. Celui qui a inventé ça est probablement le plus grand criminel de toute l'histoire de l'humanité. Il doit certainement rôtir en enfer depuis des dizaines d'années mais il continue néanmoins à empoisonner l'existence de millions de personnes... Entre nos différentes tentatives, nous retrouvons Marc et Fanfan qui nous font découvrir l'une des institutions brésiliennes : les restaurants au kilo. Le principe est simple : vous remplissez votre assiette avec tout ce que vous voulez, vous faites peser et vous payez au poids. Qualité variable, choix variable, prix variable. L'ambiance fait penser à une cantine ou une cafeteria de supermarché. L'établissement n'a pas le charme du boui-boui sénégalais ni de la ferme-auberge sarladaise mais la nourriture, à défaut d'être goûteuse y semble aussi nourrissante qu'hygiénique.

Question folklore nous serons servis en fin de journée car le mardi soir, c'est la fête à Salvador. Nous prenons l'ascenseur qui permet de se transporter directement à la ville haute et à son quartier touristique : le Pelourinho. C'est le vieux quartier, avec ses ruelles piétonnes et ses façades aux couleurs vives, de nombreuses boutiques, terrasses, vendeurs ambulants. Nous nous asseyons sur les marches d'un immense escalier au pied duquel est installée une scène. De nombreux musiciens se succèdent et proposent des musiques variées que nous accompagnons de caïpirinha (très bonne spécialité) et de brochettes de fromage (curiosité...). Le spectacle est aussi dans le public, essentiellement brésilien qui danse au rythme de la musique. Un peu plus tard nous reprenons notre promenade et croisons une troupe des fameux tambours bahianais qui forment une procession à travers le quartier. Les danseurs les accompagnent et il faut reconnaître que ça chauffe. Les riverains ont intérêt à apprécier les percussions ! Le défilé est ponctué de longues pauses durant les quelles les musiciens exécutent des acrobaties avec leurs tambours, tout en jouant. Les pulsations sonores se propagent le long du cortège, qui présente différents stades de contamination. Les plus extérieurs observent avec attention en marchant tranquillement, certains un peu moins éloignés esquissent quelques pas de danse en s'efforçant de prendre un air inspiré, les plus proches semblent carrément possédés et se trémoussent comme de beaux diables. Il est clair que tout le monde ne vient pas que pour le côté acoustique de l'événement. Le physique sculptural des danseurs locaux et leurs torses luisants de transpiration ne laissent pas indifférentes un certain nombre de touristes au teint pâle fraîchement débarquées. La musique a le mérite de rapprocher les peuples en transcendant la barrière de la langue.

Nous terminons la soirée par une petite collation sur l'une des places du Pelourinho, brochette de viande non identifiée et assortiment de légumes, avant de regagner la marina en taxi car l'ascenseur est fermé. Le chemin n'est pas très long mais les rues qui descendent de la ville haute sont de véritables coupe-gorges et nous sommes heureux de ne pas nous y être engagés à pied. Il est à peine vingt trois heures, mais comme le soleil se couche très tôt et très vite, vers dix-sept heures trente quatre, nous avons le sentiment d'avoir profité d'une soirée bien remplie.

 

Jour précédent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



11/04/2011

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