Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Ce jour là on a voulu aller en vélo à Bowmore. Ça avait bien commencé jusqu’au moment où le pneu arrière a explosé. Evidemment on avait choisi d’y aller par la petite route, celle où on est tranquille puisqu’il y passe un véhicule par jour. Et on n’avait ni outils ni chambre à air de rechange. Et encore moins de pneu. Une seule solution, retourner au bateau pour réparer, soit deux heures de marche…

Heureusement je me suis souvenu du récit d’un pionnier du grand voyage en vélo à qui la même mésaventure était arrivée au fin fond de l’Amazonie. Il s’était dépanné en bourrant son pneu de végétaux. Si ça marche pour traverser l’Amérique du sud, pas de raison que la méthode ne s’applique pas pour parcourir six kilomètres en Ecosse.

L’herbe grasse à moutons s’y prête bien et avec une roue arrière hérissée de brins d’herbe, de tiges et d’épis, je réussis sans problème à parcourir une dizaine de mètres avant de déjanter. Finalement, la bonne solution c’est l’auto stop et cinq minutes plus tard je suis assis à la gauche d’un chauffeur de camion qui me dépose à Port Ellen. Il me confirme que le météo est exceptionnelle et que nous avons beaucoup de chance.

Sans doute, mais j’ai quand même crevé…. Faut avouer que le pneu était bien usé. Heureusement il y a le nécessaire à bord pour réparer. Moralité le vélo, c’est comme le bateau, mieux vaut prévenir que guérir.

Du coup c’est raté pour Bowmore et on se rabat sur la visite de la distillerie de Lagavulin. Toujours pas de chance, c’est aussi la période d’inactivité et on ne visite pas. Mais nous sommes très bien accueillis et nous avons droit à une dégustation inoubliable. Loin du cadre commercial proposé par toutes les autres distilleries, à Lagavulin, nous nous installons dans un salon confortable, ambiance pub, très décoré, tableaux aux murs, tapis, profonds fauteuils et vue sur la mer. Nous avons vraiment l’impression de profiter de l’hospitalité de notre hôte, un sympathique jeune homme, qui nous parle agréablement de la distillerie et de sa production, avec un accent écossais absolument incroyable, qui se déguste avec le même plaisir que ses whiskies.

Nous apprécions de plus en plus les malts tourbés d’Islay et faisons l’acquisition d’un Lagavulin « limited edition » que nous pourrons comparer avec le Jura. Faut bien se cultiver…