Ohé matelot ! Quelques pérégrinations en voiliers

Journée grise, trente nœuds de vent, le mouillage tient bien, pas vraiment envie de prendre la mer dans ces conditions. L’équipage n’est pas assez musclé ! En cas de pépin, on aurait bien du mal à gérer… Les vagues dans le loch n’incitent pas non plus à descendre à terre, la traversée en annexe serait mouillante, sans compter les risques en cas de panne moteur ou de retournement… Donc on patiente une bonne partie de la journée. La baisse annoncée dans les fichiers météo se fait attendre mais dans l’après-midi le vent retombe sous les vingt-cinq nœuds, donc on se décide.

Dix milles jusqu’à Tobermory, c’est la porte à côté. On hisse un petit bout de grand voile et la trinquette, ça sera bien suffisant pour ce qu’on veut faire. On contourne la pointe nord de Mull en virant progressivement du largue au près. Pas beaucoup de monde sur l’eau, à part nous et quelques bateaux de pêche qui semblent rentrer sans traîner vers le port. Comme l’horizon est sombre, c’est un peu inquiétant. Est-ce qu’un coup de vent se prépare ? On avance bien et les dix milles sont avalés sans mollir.

Nous arrivons à l’entrée de la baie de Tobermory et ses façades colorées et plutôt que de se lancer dans une prise de bouée au milieu des autres bateaux on se cherche un lieu pour mouiller. Les fonds tombent à vingt mètres même tout près du bord et on finit par décider de s’installer tout au fond de la baie, près des bouées d’une exploitation piscicole inactive. Il y a toujours du fond mais au moins on a de la place et si ça dérape, on a de l’eau derrière nous. Effectivement ça dérape mais ça finit par s’arrêter !

Un coup d’annexe et on se fait un bon bon F&C/P [1] au pub le plus proche. Retour à la civilisation. Y a pas. Après une bonne nav, ça fait du bien par où ça passe !