En Ecosse – Samedi 3 août 2013 – De Tobermory (Mull) à Oban – 25 milles
Après une nuit angoissée par les bruits de chaîne (d’ancre) et la crainte de déraper dans le noir (pas de lune en ce moment) on va se requinquer à la distillerie de Tobermory. Peu de chose à voir parce qu’elle est petite donc le maltage se fait à l’usine de Port Ellen sur Islay et le vieillissement encore ailleurs ; il reste donc … ?
Y’en a qui suivent ?... la fermentation et la distillation, qui sont les phases spectaculaires à cause des énormes cuves et alambics en cuivre. Mais pour le moment, la distillerie est à l’arrêt (« silent ») donc tout est vide. Reste la dégustation !
A Tobermory, on produit le Tobermory (logique !) qui est « unpeated », c'est-à-dire pas tourbé. Enfin très peu, juste par le goût de l’eau. On produit aussi le Ledaig. Qui ne s’écrit pas comme ça se prononce puisqu’on dit Lidjak. Lui, il est « peated », donc tourbé puisque les grains d’orge utilisés sont séchés après germination, au feu de tourbe, comme les whiskies d’Islay. On goûte les deux, en commençant par le Tobermory. Très bon, bien qu’après une phase d’accoutumance aux Islay « peated » je le trouve presque fade ! Effectivement le Ledaig est excellent. Curieusement ils ne vieillissent que 10 ans en tonneau. Mais le résultat est là. Il y a aussi, comme d’habitude des cuvées spéciales de 30, 40 ans, mais qui atteignent des prix astronomiques. Pour le 40 en préparation, qui date de 1972 (c’est écrit sur les tonneaux) et qui sera embouteillé dans quelques semaines, il faut prévoir au moins two thousands pounds per bottle…. Aïe. On se contentera du 10 ans pour le moment.
En tout cas ça nous donne de l’enthousiasme pour effectuer notre dernier saut de puce jusqu’à Oban où nous accueillerons demain Maud, une nouvelle équipière qui nous accompagnera les deux prochaines semaines. Nous redescendons le Sound of Mull que je vais finir par connaître par cœur, avec trois ris et la trinquette. On avance bien, même si le bateau est parfois difficile à tenir car il y a des rafales. Il a tendance à partir au lof et il faut anticiper sinon on est obligé de choquer l’écoute de GV et c’est du sport pour la reborder après… Un coup à prendre.
A l’arrivée, on se fait klaxonner par un gros ferry Mac Brayne qui trouve le moyen de quitter son quai juste au moment où on s’apprête à traverser la baie en direction du mouillage. Le klaxon d’un gros ferry c’est comme celui d’un camion, puissance dix ! Pas stressant, juste terrifiant quand on sait qu'il est à peu de chose près deux cents fois plus gros que nous et pas forcément capable de nous éviter ! On fait un 360° en catastrophe pour lui laisser la place en le traitant de tous les noms d’oiseaux de mer puis on reprend une activité normale.
Enfin, on essaye. C'est-à-dire qu’on fait des ronds et des huit autour des bouées, pendant un temps qui nous paraît excessivement long, avant de réussir à attraper celle qui nous plaît et nous y amarrer. Entre le vent qui nous gêne, le bateau qui est trop long et la gaffe qui est trop courte… on n’a pas beaucoup d’éléments qui jouent en notre faveur. Surtout qu’on a été déconcentrés par les quatre coups de sirène.
Nous sommes revenus à notre point de départ du 18 juillet. J'ai presque l'impression d'être rentré à la maison. On n'a pas fait le grand tour par les trois caps, mais on a quand même vu du pays !
Il fait beau, il y a du soleil, c’est le principal !
L' entrée Nord
Oban ; la cathédrale
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